LE COMPOSTAGE
Le compostage est une pratique ancestrale longtemps effectuée dans les campagnes, et qui à ce jour assure la gestion domestique d’1/3 des déchets végétaux (source ademe). Composter permet de recycler et de valoriser chez soi toutes les matières organiques issues du jardin ou de la maison afin de fertiliser le sol d’une façon efficace et durable et en stimulant la vie. De ce fait il permet donc :
– de limiter les déplacements automobiles vers la déchetterie
– de réduire le contenu de nos poubelles (moins de déchets pris en charge par la collectivité)
– d’économiser l’achat d’engrais chimiques, de terreau ou de compost industriels
– de ne plus utiliser de pesticides et de désherbants
Fonctionnement du sol Afin de bien cerner les enjeux et les avantages du compost voyons de plus près le fonctionnement d’un sol. Un sol est composé à en majorité de matières minérales (pierres, cailloux, graviers, poussières…), d’eau, d’air et d’une minorité de matières organiques. Or ce sont ces matières organiques qui fournissent l’énergie et les nutriments à la faune et à la flore, elles sont donc constamment consommées et régénérées. Elles proviennent de débris végétaux, et animaux, de déjections ou de débris de racines. De nombreuses formes de vie s’en nourrissent en les fragmentant et les décomposant ce qui produit des gaz et des minéraux dont les végétaux ont besoin pour élaborer de la nouvelle matière organique grâce à la photosynthèse. Le sol est donc plus qu’un simple support aux végétaux, c’est un écosystème qui s’occupe de transformer les déchets organiques en substance assimilables pour la biosphère. On peut le considérer comme un super organisme qui respire, digère et assimile, et qui peut accumuler des réserves, car toute ces matières organiques ne sont pas directement minéralisées, une partie est épargnée sous forme d’humus. C’est dans cet humus que vivent de nombreux micro-insectes comme des acariens, des collemboles ou des arthropodes qui se chargent de décomposer les résidus des matières végétales, des vers de terre se chargent eux d’aérer le sol, pour compléter un sol contient également des bactéries et des champignons, tous ces acteurs peuvent être considérés comme les artisans de l’humus. On peut considérer qu’un sol riche en humus, est fertile et en bonne santé. Il faut environ 1 à 3 ans, selon les caractéristiques du milieu, pour que les matières organiques soient transformées en humus. Or le compostage n’est rien d’autre qu’un processus d’humification contrôlé qui permet de recycler nos déchets organiques en un humus riche et utilisable pour enrichir le sol.
Source: http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/content/medias/images/sol_8t.jpg
Types de compostage et détails d’une méthode : Il existe 3 sortes de compostage :
– en bac appelé composteur
– grâce à des vers de terre appelé lombricompost
– en tas ou en cellule, méthode la plus utilisée lorsque l’on possède un jardin
Car les ingrédients indispensables d’un bon compostage sont :
– l’aération du milieu afin de l’oxygéner, car les organismes acteurs de la décomposition ont besoin d’oxygène, cela permet également de ne pas avoir d’odeur
– l’humidité, les êtres vivants présent dans le compost ont besoin d’eau mais attention aux excès qui lessivent les éléments nutritifs produits
– la température, le processus d’humification libère de la chaleur et le tas de compost peut monter jusqu’à 60°C, c’est cette montée en température qui détruit les éventuels agents pathogènes qui pourraient être présents
– le pH du terrain qui doit être idéalement entre 6 et 8 afin d’optimiser la vitesse de compostages
– un mélange proportionné entre éléments riches en azote (tonte de gazon, plants vertes,déchets de cuisine, produits et sous produits animaux et fèces) et en carbone (pailles, feuilles mortes, vieux bois et écorce,copeaux, papiers et cartons)
Voyons plus en détail le compostage en tas, ou en cellule. Il est composé de 2 tas. le premier est grossier et sert à pré-composter les déchets, le 2eme doit être plus tassé c’est pour cela que l’on construit une cellule (en bois où à l’aide d’un grillage enroulé sur lui même. Le schéma suivant illustre cette méthode de compostage.
Schéma issu de « La pratique du compost et des toilettes sèches » de Éric Sabot Éditions la maison autonome
Le tas 1 doit donc être suffisamment aéré et peut être enrichit avec de la paille activée. La paille activée dynamise le processus de compostage elle peut être obtenue simplement, en déposant de la paille dans une cellule, de l’arroser et de la fouler au pied pendant 5 minutes minimum, ainsi elle s’humidifie et ses fibres sont écrasées, une fois la première couche activée, re-crouvrez de paille et renouveler l’opération. Cette paille activée joue un rôle primordial dans le compostage c’est pourquoi il est important d’en préparer à l’avance afin de pouvoir alimenter le tas 1 en conséquence.
Exemples de compostage en tas,
tas 1 comprenant les déchets organiques et
tas 2 après compostage vu à Habitat Différent
Notons qu’il est important de réduire en petit morceau les gros éléments avant de les mettre au compost, par exemple débiter les restes de légumes en petits morceaux, les feuilles morte peuvent être tondus en même temps que le gazon afin d’être déchiquetée, les coquilles de noix ou les petits os d’animaux peuvent être broyées à l’aide d’un marteau etc.
Pour information, un récent rapport de l’ AFSSA traitant de l’agriculture biologique indique que le compostage réduit le nombre, voire élimine, les bactéries pathogènes non sporulées sous l’influence de différents facteurs (température, temps)(ligne 2421). Ce qui n’est souvent pas le cas avec les boues de stations d’épuration qui sont épandues dans les champs, par les agriculteurs.
Pour plus d’informations et de détails sur le compost et les toilettes sèches nous vous conseillons l’excellent livre d’Éric Sabot « La pratique du compost et des toilettes sèches » éditions la maison autonome, dont ce dossier est largement inspiré.
Le savoir ne vaut que s'il est partage.
Pépito.