l’échec d’une politique industrielle coûteuse éolien en mer !!!
Avec la sortie d’Areva de l'éolien en mer
et le rachat d’Alstom, la vision d’une filière industrielle française capable de remporter des contrats dans le monde a fait long feu.
La sortie d'Areva de l'éolien en mer sonne le glas des grandes ambitions de l'Etat dans le secteur. La vision d'« une filière industrielle française qui puisse remporter des marchés en Europe et dans le monde », comme le claironnait le ministre de l'Energie, Eric Besson, en 2011, a fait long feu. Lors des deux appels d'offres lancés dans l'Hexagone, en 2011 et 2013, pour une capacité totale de 3.000 MW, les gouvernements successifs avaient pourtant pris soin de bien servir les deux équipementiers français de turbines, Alstom et Areva.
Associé à EDF, le premier a remporté les champs de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime). Reprise par General Electric dans le cadre du rachat d'Alstom Energie, cette activité est passée à 50 % sous pavillon américain il y a un an. C'est aujourd'hui au tour des activités d'Areva, qui doit fournir les champs de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), du Tréport (Seine-Maritime) et d'Yeu-Noirmoutier (Vendée), de passer dans le giron d'un groupe étranger. Et ce moins de deux ans après la constitution d'une coentreprise entre le groupe nucléaire français et l'espagnol Gamesa. « Nous ne souhaitons pas sortir des renouvelables, mais les inscrire dans une logique partenariale », a longtemps expliqué le groupe.
Un pari industriel loin d'être gagné
Le gouvernement avait conditionné l'attribution de ces appels d'offres à de lourds engagements d'investissement. Alstom s'est ainsi engagé à construire quatre usines à Saint-Nazaire et à Cherbourg, ainsi qu'à la création de 1.000 emplois directs et 6.000 indirects. Areva a de même promis de bâtir deux usines au Havre, où doivent être créés 700 emplois directs et 2.000 indirects. Tous ces engagements seront certes repris par GE, qui dispose du contrôle opérationnel de la coentreprise, et par Gamesa-Siemens. Mais le déplacement hors de l'Hexagone des centres de décision ultimes sur ces activités risque de limiter le levier politique si d'aventure ils n'étaient pas respectés.
En outre, le pari industriel lui-même est loin d'être gagné. Aucun des six champs attribués en France n'a à ce jour fait l'objet d'une décision d'investissement. Et les recours qui commencent à se multiplier risquent de les retarder. Le troisième appel d'offres se fait toujours attendre.
Peu de contrats à l'étranger
Enfin, les contrats à l'étranger se font rares. Au-delà des 238 turbines qu'il devra fournir aux parcs français, GE a vendu 5 unités de sa turbine Haliade aux Etats-Unis et remporté un contrat pour 66 unités en mer du Nord allemande (Merkur). Adwen n'a vendu aucune de ses turbines de 8 MW (il est vrai encore en cours de développement) en dehors des 125 unités destinées à l'Hexagone. Les spécialistes ont toujours douté qu'il y ait la place pour deux acteurs distincts sur le marché français. Qui plus est, partant de zéro, ou presque.
Reste la question du coût occasionné par la construction de cette « filière industrielle », lourdement subventionnée. Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), l'électricité produite par ces champs marins sera vendue à un tarif moyen garanti de 200 euros par mégawattheure. Soit, calculait-elle fin 2014, un surcoût total de 38 milliards d'euros sur la durée des contrats, financés par les ménages, via leurs achats d'énergie. Une facture plutôt salée, rapportée aux 10.000 emplois créés.
Le savoir ne vaut que si il est partagé !!!
Pépito
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-