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Je vous raconte une histoire !!! La socié

C'est l'histoire d'une société qui tousse

ça lui gratte la gorge et lui pique le nez

partout dans ses rues ça grouille de globules rouges à drapeaux

sur lesquels des casques bleus crachent leur fumée

on ne peut pas dire qu'il soit trop tôt

mais il se passe enfin quelque chose

ça pousse

ça promet

C'est l'histoire d'un monde tellement contradictoire

que tous ceux qui essaient de le comprendre se tiennent le cerveau à deux mains

heureusement certains n'essaient pas et c'est tant mieux pour eux

ils ont moins mal au dos et desserrent un peu les mâchoires

ils laissent au pavé ces jeux de mains et de vilains

pour profiter de juin, des raquettes ou d'autres jeux

que pratiquent de richissimes décérébrés

C'est un pays comme les autres tenu par une poignée

qui gouverne pour une autre

ces deux là s'entendent bien

ils font leurs affaires, s'échangent des politesses

quand l'une appelle la première « son altesse » celle-ci la nomme son tribun

et ensemble elles tombent d'accord pour inventer le sort

qui s'imposera à leurs sujets

C'est l'histoire du capital hégémonique

qui malgré tout arrive à se faire aimer des masses

et même si chacun sait qu'il ne saurait être moral

ses largesses rendent tout le monde amnésique

sur les têtes voûtées il s'épanche, il jure qu'il dispensera son or

ce qu'il a à offrir est un puits sans fond aux parois étanches

et même si ce qu'il prend laisse dans son sillon de grandes crevasses

ses héritiers l'acclament à l'unisson

C'est l'histoire d'un grand nombre à la dérive

qui s'en fout et ne dit rien

mais il serait bien indélicat de le blâmer

tant il lui manque des choses pour bien juger

à commencer par la bonne perspective

on lui dit « hais », il s'exécute

ne cherche pas plus loin

ce serait épuisant

il s'en prend tout bonnement à son voisin

aux indigents, aux migrants, aux différents

il n'aime pas trop qu'on en discute

C'est l'histoire d'une nation ou plus rien ne peut faire encore l'unanimité

à commencer par ce poème

car chacun aujourd'hui est producteur de vérité

et aucune ne vaut mieux que n'importe quelle autre

si ce n'est celle qui passe en boucle à la télé

à l'heure fatiguée que l'on voue au soir à BFM

le nouveau Dieu dont la parole sur le monde se vautre

C'est l'histoire d'un meurtre abject : l'assassinat de la dignité humaine

on relègue au rang de bêtes des créatures tellement belles

qu'on ne voit plus vibrer leur âme, leurs chansons ou bien leurs maux

C'est l'histoire d'un manque d'imagination vraiment cruel

dans cette secte, personne ne voudrait faire de leurs vies la sienne

personne ne peux décrire la guerre personne ne sait ce qu'est l'enfer

mais on les y laisse quand même, au nom d'idées

dont la moins fraternelle d'entre elles s'appelle « progrès »

C'est l'histoire de sages au dessus de tout ça

qui s'en vont vivre leur vie simple sur les sommets

le cœur gonflé par leur vertu, les mains tendues vers les demains

ils baissent dignement les bras

dans leur maquis de vert vêtu ils plantent les graines de l'après

sans s'apercevoir que pour chaque fleur qui naît

un océan se meurt

que pour chaque pan de liberté qu'ils conquièrent

un pays brûle de misère

ils ne savent pas encore qu'ils se leurrent

quand ils pensent que cultiver ou se cultiver suffira

et je n'aimerais pas être celui qui le leur dira

C'est cependant l'histoire de vrais poètes et philosophes

ceux-là n'ont plus de crayons

alors ils ont ramassé des pavés

quand ils avancent de tous âges, ça a une sacrée allure

ça danse

sous la houle sanguine et noire de leurs étoffes

ils écrivent dans l'action la plus sensée des réflexions

et dans le tohu-bohu cinglant de leurs exigences

on entend souffler un vent oublié

c'est celui qui vient après

un vent chaud de printemps qui amorce le dégel

C'est l'histoire d'une loi qui n'est plus qu'un prétexte

mais ils ne se battent plus contre elle seule

ce qu'ils veulent c'est la mort de tout le reste

en finir avec la finance, ses curés et ses messes quotidiennes

la fin des erreurs indigestes

ils veulent rouvrir les portes qui se ferment

car l'on s'emmure aussi avec nos haines

dans les vapeurs lacrymogènes

qui au soir ressemblent à un brouillard qui saigne

il y a des jeunes, il y a des vieux

des filles et des femmes

un courage furieux que rien n'entame

pour que le monde un jour vive mieux

Ce n'est en fin de compte que l'histoire du monde recommencée

ou de vieux débris farcis de monnaie minimisent les rêves

en les appelant des utopies

où la fière et belle relève s'attaque aux nécroses

avec du tissu et des mots

comme sur un feu ils attisent l'osmose

celle qu'il faudrait pour un jour atteindre

la société qu'ils souhaitent et que les puissants ne font qu'éteindre

C'est l'histoire d'une société qui en est là

dos à dos elle attend

semble t-il que chacun choisisse son camp

il ne manque pas grand-chose

si ce n'est que ceux qui regardent

sans savoir

sans oser choisir

en lisant

décident enfin

d'agir

De Thierry Guenez13 JUIN 2016

Le savoir ne vaut que si il est partagé !!!

Pépito

L'AUTEUR Pépito...
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